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Le Dr Hay Ly Eang, un homme engagé pour le développement rural
01, Apr 2019 , 11:01 am        
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ដោយ: ថ្មីៗ
Phnom Penh: Le 1er avril, le Dr Hay Ly Eang, fondateur des Laboratoires PPM et de Confirel, est invité par un Rotary Club de Normandie en France à présenter son livre de mémoires : Par-delà les tempêtes cambodgiennes. Ce livre a d’abord été publié au Cambodge en trois langues (khmer, français et anglais) puis en France en 2017 aux éditions Magellan et Cie.
 
 À cette occasion, Thmey Thmey a rencontré l’auteur. 
 
Thmey Thmey: Racontez-nous l’histoire de ce livre…
 
Dr Hay: L’histoire de ce livre a commencé en 2005,  il y a quinze ans. 
A cette époque, les produits Confirel recevaient leurs premières récompenses sur la scène internationale. Notre sucre de palme Thnot venait d’obtenir une médaille d’Or au salon Natexpo à Paris.
 
Pierre Gillette, alors rédacteur en chef de Cambodge Soir, s’était intéressé à mon engagement pour le développement rural à travers la valorisation du sucre de palme et aux motivations qui m’avaient conduites sur ce chemin.
 
Il m’avait alors suggéré de raconter mon histoire dans un livre, pensant que les jeunes générations cambodgiennes y trouveraient matière à réflexion et inspiration. 
 
J’avais dit non à l’époque, jugeant que les premiers succès de la démarche que j’avais engagée à travers Confirel demandaient encore à être confirmés. 
Dix ans plus tard, il m’est apparu que le projet porté par Confirel était arrivé à maturité et que l’écriture d’un livre avait alors un sens.
 
ThmeyThmey: Vous êtes d’abord connu pour être un entrepreneur. Avec ce livre, on comprend que votre motivation en tant qu’entrepreneur va bien au-delà de la réussite en affaires. Il s’agit pour vous d’en engagement envers le pays.
 
Dr Hay: La création de mes entreprises, en particulier de Confirel, prend ses racines dans la tragédie qu’a connue notre pays avec le régime de Pol Pot.
Mon père, mes sœurs et une partie de ma famille n’ont pas survécu à ce régime.
 
 Moi, le destin m’a mis dans un avion pour Paris quelques jours avant l’arrivée des Polpotistes à Phnom Penh.
Comme je l’ai écrit dans ce livre, je suis resté vivant mais avec la douleur de la disparition de tous ces êtres aimés.
 
Je suis resté vivant mais avec le désir impérieux d’agir pour que le Cambodge ne puisse plus jamais connaître une autre calamité génocidaire. 
 
Dès que j’ai pu revenir au Cambodge, au début des années 1990, pour participer à la reconstruction du pays, j’avais un projet bien clair en  tête : celui de créer des entreprises qui produiraient à la fois de la richesse matérielle et de l’harmonie sociale et, surtout, qui permettraient, par le développement rural, de réduire le fossé entre les citadins et les paysans. 

  
 
Car je crois que les pires maux du Cambodge viennent de ce fossé entre les villes et les campagnes, fossé sur lequel se sont appuyés les polpotistes pour parvenir au pouvoir, ce qui aboutira finalement à l’une des plus terribles tragédies du XXe siècle.
 
ThmeyThmey: D’un côté il y un laboratoire pharmaceutique - rappelons que avez un doctorat de pharmacie en France - et de l’autre une entreprise dans le secteur agricole. Ce sont des secteurs bien différents.
 
Dr Hay. Oui, le concept de ces 2 projets, devenus maintenant une réalité, est diamétralement opposé : l’un, PPM, appartient à l’industrie pharmaceutique et donc au secteur de la haute technologie. Les matières premières, les technologies et même l’image : tout est importé des pays développés. Parmi ses produits les plus connus figurent l’antidouleur Kinal, qui a été, juste après l’indépendance, le premier médicament créé et produit au Cambodge. 
 
L’autre projet, Confirel, conjugue savoir-faire traditionnel des terroirs et innovation pour créer des produits à haute valeur ajoutée capables de conquérir le monde et de générer de meilleurs revenus pour les paysans. Ses marques principales sont Thnot, Kirum et Jaya. Nos produits - bruts ou transformés - sont certifiés biologiques, issus de terroirs protégés par des Indications géographiques : le sucre de palme de Kampong Speu et le poivre de Kampot
 
Seul un développement économique et social harmonieux de notre pays peut éliminer pour toujours les maux qui ont emportés des milliers de Cambodgiens. 
 
Mais il faut un développement économique qui repose sur des valeurs de partage et de solidarité. C’est pourquoi je vois l’entreprise comme une pagode économique : on travaille ensemble, on crée de la valeur ensemble et on partage la valeur ainsi créée
 
Thmeythmey: Ce livre s’adresse tout particulièrement aux jeunes générations, n’est-ce pas ? 
 
Dr. Hay : Quatre décennies après « l’année zéro », le Cambodge s’est relevé de l’horreur. Aujourd’hui, la mondialisation imprime son rythme. 
Notre nation, son identité, sa culture, sa nature pourront-ils y survivre alors que le Cambodge souffre encore des séquelles de trente années de guerre ? 
 
La réponse appartient à notre jeunesse à qui je donne dans ce livre des pistes de réflexions basées sur mon expérience dans ma vie personnelle et dans ma vie professionnelle pour construire le Cambodge heureux, paisible et prospère dont nous rêvons tous.
 
Je souhaite à cette jeunesse qu’elle réussisse à construire ces pagodes économiques dont le Cambodge a besoin. Et, pour cela, il y a quatre clés : la passion, la patience, l’esprit d’innovation et la volonté d’indépendance.

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