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Quand le feu est au rouge, l’idiot regarde le ciel
06, May 2019 , 11:09 am        
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Photo: AFP
Photo: AFP
Phnom Penh: En conclusion d’une étude japonaise publiée fin 2018 sur la circulation à Phnom Penh (Case study, Traffic management project in Phnom Penh, Seiya Matsuoka, Matsuoka & Associates, Inc., 4-10-3 W1705, Minatomirai, Nishi-ku, Yokohama City 220-0012, Japan), l’auteur note que la fluidité et la sécurité du trafic routier ne peuvent pas être obtenues uniquement grâce à des solutions techniques.  « Maintenant que Phnom Penh dispose des installations les plus récentes en matière d'ingénierie de la circulation, l'application de la loi et l'éducation routière doivent également être renforcées », insiste-t-il.


 
Comme chacun sait, l’anarchie routière coûte cher en vies humaines et en argent. La croissance de Phnom Penh a gonflé ses artères d’un nombre toujours plus grand de voitures (grosses en général), motos, tuk-tuks, rickchaws, camions, bétonnières, etc., alors que commerces ambulants, stocks de marchandises, parkings empiètent partout sur la voie publique.
 
Pour y remédier, les autorités ont, avec le soutien de la coopération japonaise, mis en œuvre un ambitieux programme de gestion de la circulation. Achevé l’an dernier, ce programme s’est concrétisé par l’entrée en service d’un système ultramoderne de gestion des feux de la circulation ainsi que par la mise en place de marquage au sol et de séparateurs.
 
Comme le souligne Seiya Marsuoka, Phnom Penh est à la pointe de la modernité dans le domaine des feux de circulation. Les informations des caméras et capteurs installés avec les feux sont transportés par un réseau autonome de fibres optiques vers une salle de contrôle qui règle les changements de feux en fonction du trafic afin de le rendre le plus fluide possible. 
 
Oui, usagers de la route phnompenhois, votre ville dispose de ce qu’il y a de mieux en la matière même si cela vous étonne.  
Car une impression de désordre généralisé demeure malgré tout quand on circule en ville où on est plus souvent coincé dans un embouteillage que roulant paisiblement à vitesse constante dans le flux harmonieux des engins motorisés.
 
C’est là qu’intervient le facteur humain, de surcroit le facteur humain phnompenhois.
Car le Phnompenhois est réfractaire, voire rebelle. Il aime les sens interdits, les dépassements par la droite ou en grimpant sur les trottoirs pour grappiller quelques places dans la file de circulation. 
 
Si un agent d la circulation laisse dépasser sa casquette de derrière l’arbre où il est caché pour piéger et verbaliser un motard sans casque ou en sens interdit, le conducteur phnompenhois rentre momentanément dans le rang avant de reprendre sa conduite buissonnière, sans doute héritée de ses racines campagnardes.
Par-dessus tout, le conducteur phnompenhois n’aime pas les feux de circulation, surtout quand ils sont au rouge. Certes, il s’en accommode à certaines heures, car il sait que, sans ces feux tricolores, la plupart des carrefours seraient infranchissables. 
 
Mais dès qu’il le peut, dès que le trafic ralentit, dès qu’aucun véhicule ne semble en vue sur la voie qu’il doit traverser, le conducteur phnompenhois grille le feu rouge, parfois à toute allure, en se réjouissant intérieurement d’avoir montré son sens de l’initiative et de l’indépendance. 
Parfois, la sanction est immédiate. L’accident arrive. Morts, blessées, familles en pleurs… Tout le monde sait cela.
Mais qu’importe. Cela n’arrive qu’aux autres. Quelle idiotie.
 
Et quelle preuve d’idiotie que ce comportement égoïste et accidentogène.
 
Quand les nouveaux feux de circulation furent installés, on murmura en ville que les caméras les accompagnant étaient non pas des outils de régulation de la circulation mais des instruments de surveillance de la population aux mains de la police.
 
En fait, et c’est un scoop de Thmeythmey, ces caméras sont destinés à compter les idiots.
 
Car chacun sait que « lorsque le feu est au rouge, l’idiot regarde le ciel » pour faire semblant de ne pas l’avoir vu.
Maintenant que vous savez cela, ami idiot, la prochaine fois que vous grillerez un feu, n’oubliez pas de sourire car vous êtes filmé.
 

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