Phnom Penh: Presque 40 ans après son installation à Québec, Khuoun Chamroeun va-t-il devenir député au Canada? Réponse le mois prochain, à l’issue des élections générales auxquelles il participera sous les couleurs du Nouveau Parti démocratique du Canada (NPD). 
 

Citoyen canadien depuis 1985 après avoir quitté le Cambodge à la fin du régime des Khmers rouges et titulaire d’un doctorat en médecine dentaire obtenu à l’Université Laval en 2000, Khuoun Chamroeun est prêt à entrer en politique afin, dit-il,  de « contribuer à la création d’un monde meilleur et plus équitable pour tous et préserver la planète pour les générations futures.»
 

Sans expérience politique, et, de son propre aveu, piètre orateur, Khuoun Chamroeun croit dur comme fer en ses chances. «On n’a pas besoin de belles paroles pour bâtir un avenir plus rayonnant pour les prochaines générations. Ce qu’il faut, c’est du cœur au ventre», assure-t-il.
 

Dans une interview électronique accordée à Ky Soklim, journaliste du journal en ligne Thmeythmey.com au Cambodge, Khuoun Chamroeun explique les raisons de son engagement en politique dans son pays d’adoption. 
 

Ky Soklim: Parmi les 15 partis enregistrés aux élections, pourquoi avez-vous choisi le Nouveau Parti Démocratique du Canada?
 

Khuoun Chamroeun: La vision du NPD me semble celle la plus proche de mes valeurs: créer un monde meilleur par des mesures de protection de l’environnement, une meilleure répartition des richesses, une ouverture à la diversité culturelle. Parmi d’autres, un dossier me tient beaucoup à cœur, celui de rendre les soins dentaires et de la vue gratuits à l’ensemble de la population.
 

Ky Soklim: Dentiste et homme politique sont deux activités très différentes et, parfois, les décisions politiques sont très controversées. Ne pensez-vous pas cela compliqué pour vous? 
 

Khuoun Chamroeun: C’est juste dire que ce sont deux mondes diamétralement opposés. La dentisterie, c’est concret et les problèmes sont résolus rapidement. En politique, les problèmes ne sont jamais réglés rapidement et rien n’est jamais entièrement blanc ou noir. Mais changer les choses, surtout pour améliorer le monde, n’est jamais simple. Il faut sortir de notre zone de confort si on veut un avenir plus prospère. Cela peut être parfois complexe mais on en tire beaucoup de fierté après.
 

Ky Soklim: Allez-vous abandonner le métier de dentiste, une fois que vous serez élu député de Québec?
 

Khuoun Chamroeun: C’est très prématuré de penser de la sorte car ce n’est pas gagné d’avance. Cela dit, non je ne pense pas abandonner mon métier de dentiste. J’ai promis de pratiquer la politique à ma façon: avoir du temps pour la famille, pour la communauté, fait aussi partie de mon engagement envers la communauté. 
 

Ky Soklim: Devez-vous dépenser de l’argent pour vous présenter aux élections?
 

Khuoun Chamroeun: Oui, les campagnes électorales se gagnent avec de l’argent. Pour se faire connaître, il faut forcément faire de la publicité et cela n’est pas gratuit. Mais je compte sur les réseaux sociaux, les journaux, la radio et peut-être la télévision pour me faire connaître. Je ne compte pas faire d’affiches afin de minimiser l’impact environnemental de ma campagne. Voilà mon geste immédiat pour la protection environnementale.
 

Khuoun Chamroeun: Je n’ose pas m’imaginer sur le podium avant d’avoir débuté ma campagne. C’est trop précoce.  Ce serait vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
 

Ky Soklim: Comptez-vous faire de la politique un jour au Cambodge?
 

Khuoun Chamroeun: Je ne crois pas vouloir devenir un homme politique au Cambodge mais l’idée d’utiliser la politique comme moyen pour supporter ou contribuer à améliorer le sort de mes compatriotes me plaît beaucoup. 

 

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