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Lycéens des villes et lycéens des champs
22, Sep 2019 , 11:58 am        
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Phnom Penh: Quelque 80 000 lycéens ont décroché cette année leur baccalauréat, soit un peu plus de 60% des candidats. Parmi ceux-là, une poignée a décroché la note A. Et comme chaque année, c’est la capitale qui a produit le plus grand nombre de ces lycéens d’élite – 146 – loin les provinces de Siem Reap – 38- et Battambang – 32-. En queue de peloton de ce classement des A, se trouvent les provinces d’Oddar Meanchey, Mondulkiri et Koh Kong avec un seul A tandis que celles de Preah Vihear, Kep and Pailin n’en ont obtenu aucun.



Selon un responsable de l’organisation Affiliated Network for Social Accountability cité par le Phnom Penh Post, ce résultat serait le signe indéniable d’une inégalité entre les urbains et les ruraux quant à l’accès à une éducation de qualité. « Nous voulons que des mesures soient prises immédiatement afin de réduire l'écart entre les étudiants urbains et ruraux ", a-t-il réclamé.

S’il est normal, compte tenu de la démographie scolaire, que les zones les plus peuplées, donc les plus urbanisées soient les mieux représentées sur ce podium de l’élite, il parait effectivement anormal que des régions rurales en soit totalement absentes sauf à penser que leurs jeunes seraient moins intelligents que ceux-des villes, ce qui serait aussi stupide qu’injuste.

Force est donc de constater que ce classement reflète cette réalité : un jeune né à la campagne court le grand risque d’y recevoir un moins bon enseignement et commencera à marcher dans la vie avec les pieds lestés du plomb d’une ignorance dont il ne peut être tenu responsable.
Cette injustice n’est pas qu’une affaire de destinée individuelle.

En privant les campagnes de matière grise, on les appauvrit aussi certainement qu’en les asséchant.

Alors que la grande majorité des jeunes rêvent de faire carrière en ville où se trouvent toutes les facilités d’une vie moderne, croyez-vous possible de mener un énergique et indispensable politique développement rural si les campagnes ne sont pas en capacité d’y attirer les forces vives de sa jeunesse, faute des plus élémentaires services publiques de qualité, en premier lieu l’éducation et la santé.

Selon les dires de responsables de ressources humaines, même les jeunes ayant fait des études en lien avec le monde agricole rechignent à s’installer à la campagne pour y travailler en particulier en en raison de la pauvreté des infrastructures éducatives pour leurs enfants.

Encore rural dans sa grande majorité, le pays s’urbanise à grand vitesse, suivant en cela la tendance mondiale funeste d’une désertification des campagnes et d’une concentration des populations dans les grands centres urbains.

Vu son rythme de croissance, Phnom Penh fournira encore à coup sûr dans le futur le plus gros contingent de A au baccalauréat.
Mais que, pour ce classement, l’écart se réduise avec les provinces rurales serait une belle preuve donnée aux populations des campagnes que non seulement on s’occupe en bien de leur présent mais surtout qu’on travaille à leur avenir.



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