Une nouvelle décennie vient à peine de commencer que l’on a envie d’en être déjà au bout. Alors que personne n’aime vraiment voir filer le temps, pourquoi tant d’impatience ?

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Parce que y’en a marre des travaux, des chantiers, des grues, de la ronde incessante des camions de terre et de béton, des maisons qu’on rase, des étangs qu’on comble, des routes qu’on refait, des paysages lunaires qui bouffent les rizières en attendant qu’y soient construits des zones résidentielles…

 

On voudrait que tout soit fini. 

On voudrait savoir à quoi cela ressemblera, si ce sera beau, habitable, habité.

On voudrait savoir si ça valait le coup de supporter ce bazar, être sûr que ceux qui ont mis en œuvre toute cette symphonie de béton et de ferraille ne se sont pas trompés et qu’il n’y aura rien à regretter.

 

On voudrait être sûr de ne pas avoir à pleurer un Cambodge qu’on chérissait.

Et puis on voudrait du calme.

Pour les yeux.

Pour l’âme.

 

On voudrait ne plus avoir à se dire, en passant quelque part : et là, comment ça sera demain ?

On voudrait que demain soit déjà là.

Et que le Cambodge soit toujours là.