Phnom Penh : Grippe « espagnole » en 1918-1920, grippe « de Hong Kong » en 1970 : celles-ci et bien d’autres maladies ont été nommées ainsi en raison de leur épicentre ou de leur histoire.

 

Peut-être parlerons-nous dans le futur de grippe «de Wuhan » pour désigner la pandémie actuelle.
 

Si tel est le cas, cela n’indiquerait en rien que le virus incriminé aurait une nationalité mais seulement qu’il est apparu là.
 

Pourtant, le président américain n’hésite pas à parler de virus « chinois » ou de virus «étranger ».  
 

Soyons sûr que le Covid-19 se moque de savoir de qui il est l’étranger. Il contamine sans discernement ni discrimination,  passe les frontières sans papiers et se réjouit de rencontrer sur son passage des individus qui, par leur stupidité, participent à affaiblir le front commun que l’humanité dans son ensemble doit lui opposer. 
 

Au fond, cette pandémie nous rappelle que notre univers mondialisé, connecté, numérisé reste un monde archaïque où les pulsions primaires restent dominantes dont entre autres, la peur et le rejet de l’étranger qu’il est facile – et dangereux – d’instrumentaliser.
 

Un vaccin parviendra probablement à contenir sinon éradiquer le Covid-19. Malheureusement, on ne trouvera sans doute jamais de vaccin contre ces pulsions primaires.